La base de données « Offshore Leaks » est désormais ouverte au public

Le soir du vendredi 14 juin dernier, le réseau à l’origine des révélations sur les paradis fiscaux baptisées « Offshore Leaks » a ouvert sa base de données au public, dans l’espoir de découvrir ainsi de nouveaux scandales. « Les meilleures informations pourraient bien venir d’une collaboration ouverte, où les lecteurs peuvent explorer la base de données », selon les estimations du Consortium indépendant des journalistes d’investigation (ICIJ) basé à Washington.

La base de données « Offshore Leaks » est désormais ouverte au publicUne application « offshore »

Une application a donc été mise au point par l’ONG, permettant de trouver les liens entre une filiale offshore d’une grande entreprise et des bénéficiaires plus ou moins mystérieux. En avril dernier, Le Monde a révélé que BNP Paribas et le groupe Crédit Agricole ont apporté leur aide à la création de sociétés offshores dans des paradis fiscaux dans les années 1990 et 2000. En faisant une recherche rapide sur la base de données de l’ICIJ à partir des mots clés « BNP Paribas », on est aussitôt conduit à plusieurs entités offshores. Si l’on clique sur une filiale dont l’adresse est sur l’île anglo-normande de Jersey, on est rapidement dirigé vers une filiale nommée « Portcullis Trustnet » située aux îles Vierges, dans les Caraïbes, et un autre écran s’ouvre sur une importante liste de comptes existant en 2005. On découvre de nombreux noms de sociétés à consonance asiatique, mais aussi une société « Tiger Woods International », qui pourrait avoir appartenu au champion de golf…

Inviter le public à apporter de l’aide

Cependant, il s’avère difficile de se retrouver dans cette forêt de noms, de savoir si ces comptes existent toujours, et surtout, à qui ils appartiennent vraiment. Même les dizaines de journalistes d’investigation ayant enquêté depuis des mois sur 2,5 millions de dossiers s’y perdent. L’ONG explique alors : « Après plus d’un an de recherche et de reportages, les membres de l’ICIJ et leurs partenaires sont encore en train de creuser cette mine énorme d’informations… Le public peut nous aider dans cette tâche extrêmement importante en nous orientant sur de nouvelles pistes ».