Capgemini a dépassé les 50 000 salariés en Inde

Aujourd’hui, l’offshore représente 60 000 personnes dans le groupe Capgemini. Et dans deux ans, il pèsera plus de 50% de ses effectifs.

Capgemini a dépassé les 50 000 salariés en IndePlus de 50% des effectifs en Inde dans deux ans

Les effectifs de Capgemini en Inde ont passé, en avril, le cap des 50 000 salariés, à cette heure où le ministre de l’Economie tente par tous les moyens de retenir les « fleurons » nationaux et l’emploi sur le territoire. « En comptant tous les pays, comme la Pologne, le Guatemala…, l’offshore représente 60 000 personnes aujourd’hui. C’est 45% des effectifs, ce sera plus de 50% dans deux ans », témoigne le patron de Capgemini, Paul Hermelin.

Inde, un pays propice à l’offshore

Cette société de services informatiques emploie au total 134 000 personnes dans le monde, et elle semble être en train de délocaliser sa main d’œuvre… « Il est vrai que dans des pays comme l’Allemagne, par exemple, les vieux contrats de maintenance sont remplacés par des contrats en Inde. Cela correspond à une demande des clients. Mais, sans l’Inde, nous serions en recul. Et les emplois que nous créons à la place en Europe sont différents, plus qualifiés », assure Paul Hermelin. Selon Capgemini, un contrat de maintenance est également constitué à 90% de ressources indiennes au premier pays amateur de l’offshore : les Etats-Unis, un projet de développement de 60 à 70%. En Europe, cette moyenne tombe à 31% pour les contrats de maintenance, mais ce taux devrait atteindre 50% à terme.

Pour le moment, de grandes disparités existent entre les pays. Les zones où l’on parle couramment anglais, comme la Scandinavie, montent à 50%. En Espagne, l’offshore est inexistant, en raison des salaires sensiblement plus bas qu’ailleurs. En France, où l’anglais se pratique plus difficilement dans les entreprises, le taux est compris entre 15 et 20%. Ce taux plus bas qu’ailleurs n’a pas empêché les effectifs français de stagner ces cinq dernières années.

Mais cela constitue le prix à payer pour entrer chez de nouveaux clients, voire pour retenir les anciens, selon Paul Hermelin. « Grâce à ces équipes indiennes, nous avons gagné avec IBM et Tata un contrat avec une grande banque française. Et Capgemini est désormais présent chez Bayer, Ikea ou Volkswagen, que nous n’avions pas auparavant », selon les affirmations du patron du groupe, tout en précisant que si une partie de la maintenance est réalisée en Inde, les projets plus innovants sont ensuite développés en Europe.

Un léger retour de la confiance et des investissements en Europe

Le chiffre d’affaires de Capgemini a stagné à 2,5 milliards d’euros au premier trimestre. Mais le PDG perçoit un changement d’attitude chez ses clients : « Avant, ils étaient uniquement concentrés sur la réduction des coûts. Aujourd’hui, ils montrent davantage d’appétit pour les projets technologiques », explique-t-il, percevant un léger retour de la confiance et des investissements en Europe. Sur l’exercice, le groupe maintient sa prévision d’un chiffre d’affaires en hausse de 2 à 4%, ainsi que d’un taux de marge opérationnelle allant de 8,8% à 9%.